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BRETZEL BLUES - RITA FALK - MIROBOLE

Publié le par Bob

LA CREME DE LA CREME BAVAROISE

Introduction* : « Louis II ! C’est le nom de son chien ! Louis II de Bavière ! Je suis pliée… »

 

« Crève sale porc ! » s’affiche sur le mur de la maison de M. Höpfel. C’est ce que constate Eberhofer, le commissaire du patelin. A Niederkaltenkirchen le directeur de l’école n’avait pas une bonne réputation. Mais pas du tout. Et cela se confirme. On l’a aidé à passer de vie à trépas.  

 

On baigne, un peu comme le lard dans la soupe, dans une ambiance traditionnelle - quid de la Bavière de cartes postales annoncée ? - avec certains clichés de la ruralité, ses autochtones qui se croisent, se dévisagent ou échangent des balivernes. Dans ce manège désenchanté le commissaire fait office de gamin qui cherche à attraper le pompon et qui le rate à chaque passage. Eberhofer a toujours le souci de bien faire. Ah, pour ça il cogite le Eberhofer ! Ca chauffe dur dans sa cafetière. Mais va-t-il, encore un fois, faire une grosse bourde ?  Alors que tout semblait aller pour le mieux dans la paisible existence du commissaire une bourrasque inattendue s’abat sur lui. Tout d’abord, c’est l’envahissement de sa sphère familiale par son frère tant aimé et sa petite famille puis sa fiancée file en Italie et enfin survient cette histoire d’assassinat. Il est dans la panade !   

 

Cette comédie policière, qui est la suite de Choucroute maudite, invite principalement le lecteur à découvrir une galerie de portraits loufoques par le biais d’une enquête plutôt classique. Si l’on connaît la difficulté de manier l’humour il faut reconnaître que l’ingérer et l’adopter est tout aussi hypothétique. Si la finesse n’est pas de mise dans ce roman - nous n’avions pas encore exploré l’univers de l’humour teuton - on se laisse cependant porter par le ton enjoué et malmener par quelques situations burlesques. Le héros tendre mais balourd commet (tendrement) des balourdises dans un concert de péripéties (le mot est un peu fort) familiale, amoureuse et professionnelle. Nous nous serions largement passés de ce couac : la superbe vanne sur cet homme noir que l’on ne reconnaît pour sa couleur dans la nuit que parce qu’il a la bouche ouverte.  

 

Rita Falk semble prendre un vrai plaisir a détourner le polar pour le revêtir d’un accoutrement clownesque. L’on peut retenir qu’elle parvient malgré tout à maintenir un léger suspense et à aborder le thème de l’immoralité. Ce Bretzel Blues peut se déguster si l’on apprécie la cocasserie au sens premier du terme et si l’envie est trop forte de découvrir la crème de la crème bavaroise en matière d’enquêtes, un inspecteur Clouseau sans dignité et sans fierté.

 

Mention : En prime nous avons eu droit aux recettes de Mémé.

*Penny est mon assistante et amie. Elle intervient en introduction de mes chroniques.

 

« Bretzel Blues », Rita Falk, éditions Mirobole, traduit de l’allemand par Brigitte Lethrosne et Nicole Patilloux, parution : 18-01-2018, 256 pages.

 

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