Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

INDOMPTABLE - VLADIMIR HERNANDEZ - ASPHALTE

Publié le par Bob

VENGEANCE A LA « SAUCE » CUBAINE

Introduction* : « Et cette bécane qu’il chevauche comme un chevalier ardent ! »   

 

Des éditions Asphalte deux romans noirs ont attiré notre attention en 2017. Il s’agit de Comme un blues de Anibal Malvar et Jusqu’à la bête de Timothée Demeillers - ces deux auteurs sont les invités du salon Polar’Encontre (47) qui se déroule les 10 et 11 mars 2018. Voici un troisième roman Indomptable qui se démarque des deux autres par une violence directe et froide.

 

Vladimir Hernandez crayonne les contours de cet île au destin plus que troublé en lançant son personnage principal sur une voie tortueuse et sanglante. A Cuba posséder un bon diplôme et un job se traduit  par une existence laborieuse. Ainsi, comme une majorité de la population, Mario et Rubén jouent la carte de la débrouille. Mais le sort qui leur est réservé s’avère tragique. C’est dans les pas d’un Mario survolté que l’on parcourt la ville, que l’on entrevoit ainsi les conséquences d’une politique vacillante.

 

« A la différence de la génération perdue de leurs parents, et de celle du désenchantement - ou plutôt des jérémiades - qui avait suivi, ils rejetaient le projet social collectif. Comme tant d'autres enfants nés sous la période spéciale, élevés dans une ouverture économique illusoire empreints d'un pragmatisme post-millenium, ils se sentaient totalement libérés des compromis idéologiques d'antan. »

 

L’auteur a moins misé sur une autopsie de la société cubaine que sur le rythme ponctué par des séquences d’action dans un décor exotique où la violence se répand comme une traînée de poudre. On ne lève le nez du roman que pour reprendre notre souffle afin d’aborder les nouvelles attaques vengeresses de Mario, cet ingénieur en informatique qui purge avec son ami Rubén une lourde peine de prison suite à une magouille liée à sa profession. Ce dernier a négocié leurs libérations anticipées contre une opération plutôt illicite. C’est ainsi que Mario va se retrouver dans une situation très délicate - ce n’est pas tous les jours que l’on est enterré vivant.

 

Cette chevauchée punitive n’est néanmoins pas dénuée d’intérêt - est-il nécessaire d’avoir en poche un doctorat ès Cuba pour entreprendre un roman se déroulant à Cuba ? - car l’auteur aborde les thèmes de la vengeance et de la corruption - souvent exploitée par des groupes mafieux - , mais aussi de cette précarité qui n’est pas propre à Cuba - Hernandez introduit par petites touches les empreintes de sa décrépitude et évoque sa transformation laborieuse. Roman brutal Indomptable marche sur les traces des polars d’action de bonne tenue sans salsa ni triple mambo car ici la danse est celle du diable.     .

 

Mention : Il n’a besoin de personne en Harley Davidson.

*Penny est mon assistante et amie. Elle intervient en introduction de mes chroniques.

 

« Indomptable », Vladimir Hernandez, éditions Asphalte, traduit de l’espagnol (Cuba) par Olivier Hamilton, parution : 19-10-2017, 256 pages.

Commenter cet article