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LES OMBRES D'EUZKADI - JEAN WEBER - LEMIEUX

Publié le par Bob

ETA, ETAT.

Introduction* : « Alors comme ça on met un bulletin dans une urne et l’élu nous prend pour des buses ? » 

 

GAL, ETA ? Nous avons déjà franchi la frontière basque avec des auteurs comme Marin Ledun et Hervé Le Corre. Nous avons pu, par le biais de la fiction, décortiquer la bogue et observé le fruit - la « guerre sale » - ranci qu’il contient. Désormais, il est possible de se pencher sur des éléments ce dossier secret car des révélations ont permis de mettre à jour un sacré bordel - excusez-nous pour le terme employé mais c’était un vrai bordel - qui prend ses sources dans les hautes sphères de  l’état - pas célestes les hautes sphères - pour chasser l’ombre fantomatique d’une organisation pas encore essouflée. Jean Weber fut journaliste à l’Huma, au Canard et il a filé droit vers le Sud-Ouest. Dire que ce roman ne porte pas les traces d’un engagement serait une gageure - c’est suffisament rare pour être signalé. Qulque soit le positionnement de chacun, nous nous rejoignons sur un point : cette guerre a existé, elle a fait des morts, des disparus.

 

L’auteur va bien entendu utiliser le prisme régional pour mettre en scène son intrigue. C’est un patron d’une importante boite de lobbying - que ce mot nous déplaît - qui pête les plombs. Lui, si altier, dynamique, déterminé, a le cerveau comme du moût pour les chats - une vréritable loque. Alors que Bertrand Boswell - nous cherchons toujours la relation avec Roswell - est sans job un ami lui propose d’enquêter sur les maux du PDG car l’affaire est d’importance. Apparemment. S’en suit une véritable équipée où une montrueuse machine à broyer va lancer son moteur puissant mais silencieux et aplatir monstrueusement tout ce qui se trouve devant ses chenilles. Etre téméraire c’est bien mais l’intrépidité peut réserver de sales tours. Le duo formé par le journaliste et une collègue dégourdie ne va pas trop sentir venir une menace qui dépasse largement les rives du lac de St Pée-sur-Nivelle ou de la baie d’Hendaye.

 

Si l’auteur nous « case » quelques informations au coeur du récit - syndrome du journaleux mais ces éclaircissements sont les bienvenus car la fiction peut aussi contenir un ferment opportun - qui ralentissent l’action. Le style pioche dans l’écriture journalistique et s’agrémente d’une plume plus enrichie par des soubresauts à la Audiard, des cabrioles imagées avec des dialogues percutants. C’est parfois nerveux parfois enfiévré, c’est parfois pathétique parfois déchirant - le final - mais sans forcer le trait. Les personnages ont l’envergure adaptée - le brio du couple retient notre attention - dans ce récite un peu déroutant car il trace sa route avec des inclinaisons pour le style policier (enquête) parfois docu-fiction (réalisme) et jounalistique (news). Cela peut dérouter - dans le sens premier du terme - mais nous avons su suivre l’itinéraire, arriver à bon port et apprécier l’intention de l’auteur qui connaît son sujet.

 

Pourquoi ne pas prendre une voie inexplorée en découvrant un nouvel auteur, un nouvel éditeur avec ce roman les ombres d’Euzkadi qui a de réels atouts car il explore, dénonce une version non lissée d’exactions clandestines. Citoyens, ça vous gratouille ou ça vous chatouille ? 

 

Mention : L'homme qui a vu l'homme et Au fer rouge de Marin Ledun, Du sable dans la bouche de Hervé LeCorre.

*Penny est mon assistante et amie. Elle intervient en introduction de mes chroniques.

 

« Lesz ombres d’Euzkadi », Jean Weber, éditions Lemieux, parution : 14 septembre 2017, 224 pages.

 

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