LES ECORCHES VIFS - OLIVIER VANDERBECQ - FLEUR SAUVAGE

JE ME REDEMPTE DONC JE TUE
Introduction* : « Ouch ! »
Olivier Vanderbecq, avec qui je suis en relation sur Facebook, m’avait fait parvenir la version initiale de ce roman (premier d’une trilogie). Plutôt très déçu par le contenu, il avait accepté mon avis de lecture - je ne l’avais pas chroniqué car non terminé. Le terme qui me revient en mémoire est « trop bavard ». J’exprimais ainsi ce désir de l’auteur de tout raconter, d’expliquer au lecteur ce qu’il doit comprendre - « C’est ça, prends-moi pour un jambon ! ». A cela s’ajoutait cette manie de compiler les verbes pour enfoncer le clou et donner du rythme (ce n’était plus du rythme, c’était un sprint) et de placer des citations ciblées à tout bout de champ (peut-être pour prouver qu’un auteur de thriller peut aussi avoir une belle culture littéraire ?). Mais le plus gênant dans ce récit se situait dans le monologue intérieur des personnages. Pesantes, longues voire accablantes, ces logorrhées ont fini par me faire fermer le livre. Et voici la dernière version remaniée du roman que l’auteur m’a à nouveau proposé malgré mes commentaires négatifs. Je constate que je suis cité en fin de roman (pour ma participation active). Alors qu’il m’avait affirmé vouloir tenir compte de mon avis (je ne suis pas le seul), c’est un certain désenchantement qui a prévalu à la lecture de cette édition 2017.
En effet, des petits séismes chimiques ont dû se déclencher dans mon cerveau car très vite je ressens un engourdissement puis un agacement - il me semble que le début du roman a été modifié et paraît plus acceptable. Mais la plume de l’auteur est toujours aussi bavarde - on pourrait dire qu’elle bave (dans les deux sens du terme) - et je retrouve les automatismes d’écriture de l’auteur, le débit de langage - ressentit comme un empressement -, les mots d’auteurs redondants, les maux des personnages - qui s’épanchent sur leurs sorts comme on traîne un boulet. J’ai tenu bon et suis parvenu au mot FIN. J’ai tenu bon grâce à ces scènes d’action qui se veulent cinématographiques. Je me dois d’avouer que c’est assez bien fichu. Le problème étant que je ne suis pas un adepte de la chose. Et il y en a trois. Presque interminables. Olivier Vanderbecq se fait plaisir et il le fait avec justesse. On ne m’enlèvera pas de l’idée qu’il a fortement pensé à une adaptation pour la toile.
Je me rends compte que je n’ai pas parlé de l’histoire. La quatrième de couverture me semble être la plus appropriée : « Pierre est un quadragénaire élégant, raffiné et cultivé. Derrière ce portrait, se cache un mercenaire, un homme de main particulièrement efficace et doué. Descendant dans le sud pour honorer une dette, on lui vole sa voiture. En tentant de la récupérer, il rencontre une adolescente de 14 ans, Alicia, qui est aux mains d’une petite bande de truands. Il décide de la sauver et une fusillade s’ensuit. Ne parvenant pas à quitter la ville, ils sont séparés. Blessé et fatigué, Pierre est secouru par un gitan qui le conduit chez lui. Après une discussion avec le chef de clan, le quadragénaire embauche une équipe pour prendre d’assaut une tour HLM dans laquelle se trouve Alicia et promet de les débarrasser du gang. Mais l'intervention du violent et alcoolique lieutenant Damien Glob risque fort de changer la donne. »
Les Ecorchés vifs est présenté comme un thriller. Hormis la rage qui est diffusé par l’auteur - sans le connaître intimement, il me paraît être un garçon très déterminé - je n’ai pas perçu le suspens. C’est surtout une chevauchée sanglante avec des personnages en quête de rédemption - avec tortures et meurtres à l’appui ? Le flic se voyourise et le voyou se dévoyourise pour se libérer du mal. Le lecteur qui aime se taper de l’introspection et des canardages aura sa dose. Aux plaintes je préfère le cri des Bacchantes (j’ai mes références) et je n’avais pas de gilet pare-balles sous la main. Au final, je me demande où l’auteur veut nous mener car, hormis cette soi-disant expiation, je n’ai trouvé aucune matière digeste à croquer, aucun thème clairement suggéré.
Mention : Je referme mon bréviaire, la messe est dite, que Dieu me pardonne parce que j’ai failli… me taire.
*Penny est mon assistante et amie. Elle intervient en introduction de mes chroniques.
Les Ecorchés vifs, Olivier Vanderbecq, éditions Fleur Sauvage, parution : 08-10-2017, 270 pages.