LES MYTHES N'ONT PAS TOUJOURS LA VIE DURE - JIM MORRISON ET LE DIABLE BOITEUX - MICHEL EMBARECK
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Introduction* : «Qu'est-ce qu'ils se sont envoyés les pauvres ! »
Par le biais de la fiction l'auteur nous fait partager la vie intime de deux géants de la musique rock. On suit leurs déambulations – claudiquante pour Gene. Un animateur de radio intervient en fouillant dans ses souvenirs. Le roman se termine sur le décès de Jim et les questions qui restent en suspens.
En 2015 Michel Embareck nous a régalé avec Personne ne court plus vite qu'une balle (L'Archipel). Il a repris sa plume pour tenter cette fois-ci de répondre à deux interrogations qui le turlupinent depuis des lustres sur cette amitié entre Jim Morrison et Gene Vincent et sur un éventuel assassinat de Jim. Rappelons que l'auteur a été journaliste au magazine « Best » - que ceux qui préféraient « Rock and folk » lèvent la main. Personnellement je lisais les deux... Roman documenté par des faits réels Jim Morrison et le diable boiteux est une incursion dans les parcours chaotiques de Jim et Gene. Il s'agit bien d'une fiction où la patte de l'auteur s'ingénie à nous faire entendre et voir des tranches de vie. Nous sommes le 8 décembre 1968. Le récit commence dans la maison des parents de James Douglas Morrison. Celui-ci débarque à l'improviste alors qu'il ne donne que très de nouvelles. Il veut voir le show d'Elvis à la télé. Sa mère a planqué toutes les bouteilles du bar. Si la meilleure façon de marcher c'est de mettre un pas devant l'autre, la meilleure façon de connaître une personne c'est de s'installer près de lui dans un fauteuil et d'ouvrir grand nos oreilles et nos yeux. Nous sommes toujours le 8 décembre 1968 et par la magie de la fiction c'est au tour de Vincent Eugene Craddock à faire irruption chez sa mère. Et la même situation se reproduit. Gene veut voir « The King » à la téloche. Entre temps, nous faisons la connaissance de Walker Simmons, un animateur radio de Shreveport. Il va distiller tout au long du roman ses diverses rencontres de musicos et ce sera Alice Cooper qui ouvrira le bal. C'est une enquête que nous propose l'auteur pour clore le récit. Si Marianne Faithfull déclare connaître l'assassin de Morrison en juin 2014, Michel Embareck va piocher dans des archives. Il est bien décédé d'une overdose mais avec qui était-il ce soir-là au Rock'n Roll Circus de Paris ?
Jim Morrisson et Gene Vincent ont succombé par abus de diverses substances en 1971 avec trois mois d'écart. Ils n'ont surtout pas su/pu gérer leur mythe qui a pris le dessus comme un aigle s'empare de sa proie, s'envole haut dans le ciel et plane avec sa victime étourdie dans les griffes. Jim détestait la tournure que prenait son groupe et se rêvait cinéaste, poète. Gene n'a jamais pu accepter de devenir un diable boiteux après son grave accident de moto. Les deux ont erré sur des chemins de traverse – des raccourcis qui les menaient de bar en bar, de doses de morphine en drogues diverses.
Avec sa verve habituelle, sa maîtrise des dialogues et ses connaissances en la matière Michel Embareck s'empare habilement du contexte. Jim Morrison et le diable boiteux ou comment découvrir ces deux héros (déchus) du Rock'n Roll. On l'a fantasmé, il l'a réalisé. Alors, pourquoi attendre pour se le procurer ? (paraît le 24 août 2016)
Mention : Les deux premières mesures de Be-Bop-A-Lula sont gravées sur la tombe de Gene Vincent.(Wikipédia)
*Penny est mon assistante et amie. Elle intervient en introduction de mes chroniques.
« Jim Morrison et le diable boiteux »; Editions de l'Archipel ; Date de parution : 24-08-2016 ; 223 pages.