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UN VIOLON DANS LES CENDRES

Publié le par Bob

UN VIOLON DANS LES CENDRES

Introduction* : Penny envisage un déménagement immédiat. « J'ai trouvé le paradis sur Terre grâce à l'agence Rechenmann ! »

1991. Cap Ferret. Pauline a disparu depuis plus de onze mois. Son véhicule n'a pas été retrouvé. Son père rencontre l'inspecteur Anselme Viloc et lui délivre une information plutôt bizarroïde. Ces quelques entretiens avec des proches de la jeune fille ne lui délivrent que peu d'indices. Son chef lui affecte un jeune assistant qui semble opérationnel. Et, enfin, les événements se précipitent.

C'est par un lien sur un réseau social que j'ai glané ce roman dont l'auteur, aquitain jusqu'au bout des ongles et qui ne cache pas sa passion pour le bassin, propose « Un nouvelle aventure d'Anselme Viloc ». Nouveau, il l'est pour moi ce flic de papier – titre de son précédent ouvrage – qui admet se sentir tout à fait dans son élément lorsqu'il rédige ses compte-rendus. D'ailleurs, ses collègues et sa hiérarchie ne manquent pas d'éloges en les consultant. Par contre, l'instinct de l'enquêteur ne fait pas partie de son attirail. Il lui faut ramer et ramer encore pour atteindre son but mais il parvient toutefois à résoudre de belles affaires. C'est ainsi qu'il va recevoir François Frontjoie, le père de Pauline qui reprend du poil de la bête pour enfin se consacrer à sa disparition, qui lui soumet un rêve qui l'a secoué. Anselme se persuade qu'il est prémonitoire. Et c'est à l'appui de ce seul élément que le flic va entreprendre une lente, très lente investigation. Entouré de ses quatre femmes – comme il le précise avec bonheur – c'est dans son youyou bercé par le ressac du bassin d'Arcachon qu'il récupère. Anselme a du bol, sa hiérarchie n'est pas soumise à la dictature du fichier Excel et de ses courbes de rendement.

Si le récit ballotte au fil d'une enquête laborieuse - l'auteur l'a voulu ainsi et l'ambiance, le décor nous conviennent à merveille -, il est aussi marqué au fer rouge par une histoire terrible, qui vient s'y intégrer au fil des chapitres, celle d'un jeune garçon, violoniste virtuose, qui fascine le chef du camp d’Auschwitz et qui, s'il ne désavoue pas son rôle d'acteur majeur de la solution finale, est un fin mélomane. Ce sont, à n'en pas douter, ces passages qui donnent toute sa consistance au roman, qui créent une inflexion dramatique. Il va de soi que l'on pressent que le passé va finir par interférer dans cette enquête sans réel suspense. Le chapitre final va malgré tout apporter son lot de sensations avec les aveux du coupable. Châtiment.

L'auteur parvient à provoquer, avec une nonchalance inhabituelle dans ce genre - les nombreuses incursions dans le giron (cabanon au bord de l'eau) du policier et ses atermoiements -, une imperceptible tension qui pourrait être perçue par le lecteur comme une maladresse. Si l'on accepte que certaines coïncidences – l'auteur les revendiquent – facilitent grandement la résolution de l'affaire, « Fausse note » est un roman qui laisse une trace prégnante, celle de ce frottement de l'archet sur les cordes, cordes sensibles qui expriment la douleur et la beauté, seuls remparts contre l'ignominie.

Mention : Surtout ne cherchez pas l'agence Rechenmann dans votre annuaire...

*Penny est mon amie et assistante.

« Fausse note», Editions Vents Salés ; Parution : mai 2015 ; 274 pages.

Guy Rechenmann est un personnage au parcours singulier. Ecrivain et homme de télévision, il avoue être un rêveur et un poète. Le hasard, il n’y croit pas beaucoup préférant parler de coïncidences, son thème de prédilection... Il attendra 2008 pour publier un recueil de poésies et de nouvelles "La Vague" éditions Ecri'mages suivi de trois romans "Des fourmis dans les doigts" éd. L'Harmattan et "Le Choix de Victor" éd.Vents Salés où se mêlent suspense, poésie et onirisme... En 2014 avec "Flic de Papier" et en 2015 "Fausse Note" ses derniers romans aux éditions Vents Salés, il revisite le genre policier d'une façon nouvelle et inattendue. Guy Rechenmann écrit ses romans au Cap-Ferret.

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